• Vive indignation en Amérique latine après l'atterrissage forcé d'Evo Morales

    Mardi 2 juillet, l'avion d'Evo Morales, de retour d'une réunion des pays producteurs de gaz naturel à Moscou, a été bloqué à Vienne, en Autriche. La France, l'Espagne, l'Italie et le Portugal, sur le point d'être survolés par son avion, ferment leur espace aérien. Motif : l'avion présidentiel est soupçonné de transporter Edward Snowden. L'arrêt s'éternise ; Evo Morales s'oppose à la fouille de l'appareil. Après plusieurs imbroglios diplomatiques, le président bolivien pourra finalement décoller en fin de matinée, et survoler les pays qui s'y étaient auparavant opposés.

    L'épisode, pour le moins confus, a provoqué l'ire des dirigeants politiques latino-américains. Une colère que certains ont exprimée sur Twitter. A l'image du président vénézuélien Nicolas Maduro, également présent à Moscou lundi, qui a dénoncé une "violation de toutes les règles d'immunité qui protègent les chefs d'Etats" ou non de "l'obsession impérialiste".

     

     

    Sur le réseau social, la personnalité politique la plus prolixe est la présidente argentine, Cristina Kirshner. En direct, elle tweete comment Rafael Correa, le président équatorien, lui a appris par téléphone l'odyssée d'Evo Morales.

     

     

    "Salut Rafa, comment vas-tu ?" Il me répond, contrarié et angoissé. "Tu ne sais pas ce qui se passe ?"

     

     

    "Non, que se passe-t-il ?" Je suis distraite. Etrange, car je suis toujours attentive... et vigilante. Mais je sortais à peine d'une réunion.

     

     

    "Cristina. Ils ont arrêté Evo et son avion, et ils ne le laissent pas quitter l'Europe."

     

     

    "J'appelle Evo. A l'autre bout du fil, sa voix, tranquille, me répond. 'Salut camarade, comment vas-tu ?' Il me demande à moi comment je vais !"

    "SÉQUESTRATION IMPÉRIALISTE"

    Une colère des dirigeants politiques relayée dans les médias boliviens, dont certains sont pourtant notoirement opposés à la politique menée par leur président. A l'image du quotidien El Mundo, qui a largement retransmis l'indignation du vice-président bolivien, Alvaro Garcia.

    "Le président (...) est séquestré en Europe par l'impérialisme. Le mensonge proféré par l'impérialisme (...) a séquestré la vérité, la dignité des peuples ; les puissances étrangères, comme ils le firent il y a 500 ans, agressent et maltraitent le peuple bolivien, et offensent le premier président indien d'Amérique latine", a déclaré Alvaro Garcia. Avant d'accuser, dans El Deber, "une séquestration impérialiste (...) dirigée par le gouvernement américain". 

    "L'Italie, la France, et le Portugal s'aliènent aux Etats-Unis pour attraper Snowden", titre de son côté El Telégrafo, proche du gouvernement. Une théorie étayée dans le quotidien par les propos du ministre des affaires étrangères, David Choquehuanca. "Ils veulent nous effrayer", a-t-il affirmé. Avant d'ajouter qu'il demanderait rapidement des comptes aux gouvernements concernés, pour ce "délit de discrimination" qui a, selon lui, mis la vie du président Morales "en danger".


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