• Evo Morales n'a pas peur

    Offensé par l'incident diplomatique dont il a été victime en début la semaine dernière  quand son avion a fait une escale forcée à Vienne pendant qu'il rentrait de Moscou - plusieurs pays européens le soupçonnant de ramener avec lui Edward Snowden - le président bolivien Evo Morales a assuré samedi qu'il n'avait «pas peur».

    «En signe de protestation, je voudrais dire aux Européens et aux Nord-Américains : maintenant, nous allons accorder l'asile si cet Américain persécuté par ses compatriotes nous le demande», a-t-il déclaré.

    La veille, son homologue vénézuélien Nicolas Maduro, héritier politique du défunt Hugo Chavez, grand contempteur des Etats-Unis, avait annoncé, en des termes comparables, qu'il offrait «l'asile humanitaire au jeune Snowden pour le protéger de la persécution de l'empire le plus puissant du monde, qui s'est déchaînée sur lui».

    Quant au président du Nicaragua Daniel Ortega, il avait affirmé de manière plus vague que si les circonstances le permettaient, son pays recevrait Edward Snowden «avec grand plaisir» et lui accorderait l'asile.

    Ces trois pays entretiennent des relations politiques tendues avec les Etats-Unis, et semblent pour l'heure les seules options pour l'informaticien qui ne semblait pas s'être manifesté depuis l'annonce de ces offres.

    Espagne, Italie, France et Portugal condamnés

    «Nous soutenons le droit souverain de la République bolivarienne du Venezuela et de tous les Etats de la région d'accorder l'asile à ceux qui sont persécutés pour leurs idéaux ou pour leurs luttes pour les droits démocratiques, conformément à notre tradition», a déclaré le président cubain Raul Castro à La Havane dans son discours de clôture de la session semestrielle du Parlement, dimanche.

    Raul Castro a également condamné l'Espagne, l'Italie, la France et le Portugal qui ont fermé mardi leur espace aérien à l'avion du président bolivien Evo Morales entre Moscou et La Paz.

    Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Elias Jaua a indiqué samedi que son pays n'avait toujours pas reçu de demande d'asile et attendait lundi pour savoir si le jeune homme était d'accord pour rejoindre Caracas.

    S'il décidait d'accepter l'offre d'asile, a-t-il par ailleurs déclaré, il faudrait encore «entrer en contact avec la Russie (et...) établir la position du gouvernement russe sur ce point» et ensuite «prévoir l'itinéraire» pouvant lui permettre d'arriver jusqu'en Amérique latine.

    De nombreuses incertitudes planaient sur la manière dont Edward Snowden, qui a vu son passeport annulé par Washington, pourrait se rendre dans un pays d'accueil sans être intercepté par les Américains.

    Il n'existe notamment pas de vol commercial direct à partir de Moscou vers l'un des trois pays susceptibles de lui offrir l'asile, et il devrait donc théoriquement faire une escale à La Havane. Mais Raul Castro n'a pour l'instant fait aucune allusion à cette possibilité.

    Autre risque, celui que des pays ne refusent à l'avion transportant Edward Snowden le survol de leur espace aérien.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :