• Les réactions d'indignation continuaient de s'exprimer mercredi en Amérique latine, après l'escale imposée la veille à l'avion du président bolivien Evo Morales, des pays européens lui ayant refusé l'accès à leur espace aérien.

    Après les alliés traditionnels - l'Equateur et le Venezuela -, l'Argentine ou encore le Chili ont exprimé leur mécontentement et leur solidarité avec leur homologue bolivien, de mêmes que deux organisations régionales, l'Alba et l'Unasur.

    "Le gouvernement du Chili regrette et refuse le traitement auquel a été soumis le président de la Bolivie", indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le pays "lance un appel à éclaircir ce qui s'est passé".

    Le gouvernement chilien a demandé, en outre, que dans des cas comme celui-ci, "les normes du droit international soient respectées, ainsi que le traitement qu'il se doit à l'avion d'un chef d'Etat".

    Le Chili et la Bolivie n'ont pourtant plus de relations diplomatiques depuis 1978, en raison de l'absence d'accord sur la demande bolivienne d'accès à la mer, perdu lors d'une guerre à la fin du 19e siècle.

    A Buenos Aires, la présidente argentine Cristina Kirchner a estimé qu"'un avion disposant d'une immunité absolue a été illégalement détenu dans la vieille Europe, ce qui constitue un vestige du colonialisme que nous pensions totalement dépassé. Ca n'a pas été seulement une humiliation pour la Bolivie, mais pour toute l'Amérique du Sud", a-t-elle déclaré lors d'une cérémonie officielle.

    L'Union des nations sud-américaines (Unasur, qui regroupe 12 pays), a fait part de sa "solidarité" et de son "indignation" face à des actes qui ont "mis en danger la sécurité" de M. Morales et de son entourage, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Pérou, qui exerce la présidence tournante de l'organisation.

    Depuis Caracas, l'Alba (Alliance bolivarienne pour les peuples, qui compte huit membres autour du Venezuela) a critiqué "une situation grave due à l'impérialisme nord-américain et ses alliés européens".

    La veille, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Elias Jaua avait dénoncé "un attentat contre la vie du président Morales" et son homologue équatorien Ricardo Patiño "une terrible offense".

    Le Brésil en revanche, qui avait annoncé lundi qu'il n'étudierait pas la demande d'asile de M. Snowden, n'a pas réagi officiellement aux péripéties du président bolivien.

    Mercredi, le vice-président bolivien Alvaro Garcia a annoncé lors d'une conférence de presse que "plusieurs présidents latino-américains" se réuniraient jeudi sur ce sujet à Cochabamba (centre).

    Mardi soir, le président Morales s'est vu contraint d'effectuer une escale de 13 heures en Autriche après que la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal eurent interdit à l'avion présidentiel bolivien de pénétrer dans leur espace aérien.

    D'après la Bolivie, ces pays suspectaient la présence à bord de l'informaticien américain Edward Snowden, recherché par les Etats-Unis pour espionnage, ce que La Paz a démenti.


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  • Les actions de la France et du Portugal, qui ont fermé leur espace aérien à l'avion du président bolivien Evo Morales suite à une rumeur concernant la présence d'Edward Snowden à bord, constituent une violation flagrante des normes du droit international, a déclaré mercredi l'avocat Alexandre Glouchenkov à l'Agence russe d'information juridico-légale.

    "Il s'agit d'une démarche plus politique que juridique", estime Me Glouchenkov.

    Selon lui, si l'on fait abstraction des "considérations politiques qui poussent les Etats à adopter telle ou telle décision, le passage des aéronefs au-dessus du territoire d'un Etat étranger est réglementé par les normes internationales de l'aviation civile".

    Dans la nuit de mardi à mercredi, la France et le Portugal ont fermé leur espace aérien à l'avion du président bolivien Evo Morales qui revenait d'un sommet des pays exportateurs de gaz organisé à Moscou. Les autorités de ces deux pays européens soupçonnaient la présence de l'ex-agent de la CIA Edward Snowden à bord de l'appareil.

    Au moment où cette décision a été annoncée, l'avion avait déjà volé pendant trois heures et demie. Il a dû atterrir à Vienne, en Autriche, pour se ravitailler.

    Après que le chef de la diplomatie autrichienne a confirmé l'absence du transfuge américain à bord de l'avion présidentiel, Paris et Lisbonne ont donné le feu vert au survol de leur territoire.


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  • La présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner a qualifié d'"impunité inadmissible" le comportement de la France et du Portugal, qui ont interdit le survol de leurs territoires à l'avion du chef de l'Etat bolivien Evo Morales, rapportent mercredi les médias argentins.

    "On a vraiment l'impression que tout le monde est devenu fou. Un chef d'Etat et son avion bénéficient d'une immunité totale. Une telle impunité est inadmissible", a écrit Mme Kirchner sur son compte Twitter.

    La France et le Portugal ont fermé mardi leur espace aérien à l'avion du président bolivien Evo Morales qui rentrait dans son pays en provenance de Moscou, Paris et Lisbonne ayant soupçonné la présence de l'ancien agent de la CIA Edward Snowden à bord de l'appareil qui a dû se poser à Vienne, en Autriche, trois heures et demie après son décollage. Après que le chef de la diplomatie autrichienne a confirmé l'absence de l'agent fugitif parmi les passagers de l'avion présidentiel, Paris et Lisbonne ont finalement donné leur feu vert au survol de leur territoire.

    Ce comportement de pays européens ayant interdit le survol de leur territoire suscite une indignation croissante en Amérique latine.

    L'ex-employé de l'Agence nationale de sécurité (NSA) et de la CIA, l'analyste Snowden, est recherché par les Etats-Unis pour ses révélations fracassantes sur le programme d'espionnage américain.

    Trois chefs d'accusation, dont chacun pourrait lui coûter jusqu'à 10 ans de prison, sont retenus contre M.Snowden aux Etats-Unis. Il est notamment accusé de transfert illégal d'informations relevant de la sécurité nationale, de transfert prémédité de renseignements secrets et de détournement de patrimoine public.

    En provenance de Hong Kong, il serait coincé depuis plus d'une semaine à l'aéroport Cheremetievo de Moscou, son passeport ayant été annulé par les Etats-Unis.


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  • Les deux présidents

    Le 3 juillet, le président autrichien est venu soutenir le président bolivien à l'aéroport de Vienne.

    Les deux présidents

    Les deux présidents

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  • Evo à Vienne

    Le président bolivien Evo Morales s'adressant à la presse, à Vienne. L'avion du président bolivien Evo Morales a décollé mercredi à destination de la Bolivie après avoir été contraint à une escale imprévue à Vienne à son retour de Moscou, les espaces aériens français et portugais lui ayant été interdits. La rumeur avait couru qu'Edward Snowden, l'ex-consultant de la National Security Agency (NSA) à l'origine des révélations sur les pratiques de surveillance et d'écoutes du renseignement américain, se trouvait à son bord.


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  • Evo à Vienne

    3 juillet 2013: Nouvel imbroglio diplomatique. Soupçonné d'avoir emmené Snowden dans son avion en provenance de Moscou, le président bolivien Evo Morales doit faire une escale forcée de 13 heures à Vienne après le refus de survol de leur territoire par plusieurs pays européens.

    Evo à Vienne

    Evo à Vienne

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  • Mardi 2 juillet, l'avion d'Evo Morales, de retour d'une réunion des pays producteurs de gaz naturel à Moscou, a été bloqué à Vienne, en Autriche. La France, l'Espagne, l'Italie et le Portugal, sur le point d'être survolés par son avion, ferment leur espace aérien. Motif : l'avion présidentiel est soupçonné de transporter Edward Snowden. L'arrêt s'éternise ; Evo Morales s'oppose à la fouille de l'appareil. Après plusieurs imbroglios diplomatiques, le président bolivien pourra finalement décoller en fin de matinée, et survoler les pays qui s'y étaient auparavant opposés.

    L'épisode, pour le moins confus, a provoqué l'ire des dirigeants politiques latino-américains. Une colère que certains ont exprimée sur Twitter. A l'image du président vénézuélien Nicolas Maduro, également présent à Moscou lundi, qui a dénoncé une "violation de toutes les règles d'immunité qui protègent les chefs d'Etats" ou non de "l'obsession impérialiste".

     

     

    Sur le réseau social, la personnalité politique la plus prolixe est la présidente argentine, Cristina Kirshner. En direct, elle tweete comment Rafael Correa, le président équatorien, lui a appris par téléphone l'odyssée d'Evo Morales.

     

     

    "Salut Rafa, comment vas-tu ?" Il me répond, contrarié et angoissé. "Tu ne sais pas ce qui se passe ?"

     

     

    "Non, que se passe-t-il ?" Je suis distraite. Etrange, car je suis toujours attentive... et vigilante. Mais je sortais à peine d'une réunion.

     

     

    "Cristina. Ils ont arrêté Evo et son avion, et ils ne le laissent pas quitter l'Europe."

     

     

    "J'appelle Evo. A l'autre bout du fil, sa voix, tranquille, me répond. 'Salut camarade, comment vas-tu ?' Il me demande à moi comment je vais !"

    "SÉQUESTRATION IMPÉRIALISTE"

    Une colère des dirigeants politiques relayée dans les médias boliviens, dont certains sont pourtant notoirement opposés à la politique menée par leur président. A l'image du quotidien El Mundo, qui a largement retransmis l'indignation du vice-président bolivien, Alvaro Garcia.

    "Le président (...) est séquestré en Europe par l'impérialisme. Le mensonge proféré par l'impérialisme (...) a séquestré la vérité, la dignité des peuples ; les puissances étrangères, comme ils le firent il y a 500 ans, agressent et maltraitent le peuple bolivien, et offensent le premier président indien d'Amérique latine", a déclaré Alvaro Garcia. Avant d'accuser, dans El Deber, "une séquestration impérialiste (...) dirigée par le gouvernement américain". 

    "L'Italie, la France, et le Portugal s'aliènent aux Etats-Unis pour attraper Snowden", titre de son côté El Telégrafo, proche du gouvernement. Une théorie étayée dans le quotidien par les propos du ministre des affaires étrangères, David Choquehuanca. "Ils veulent nous effrayer", a-t-il affirmé. Avant d'ajouter qu'il demanderait rapidement des comptes aux gouvernements concernés, pour ce "délit de discrimination" qui a, selon lui, mis la vie du président Morales "en danger".


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  • En Bolivie, les magistrats du Tribunal suprême débattent en ce moment même d'une possible dépénalisation de l'avortement. Dans cet État d'Amérique latine où la pratique est passible de trois ans de prison depuis 1972, la plus haute juridiction du pays étudie un recours déposé par une députée d'origine indigène, Patricia Mancilla, pour légaliser l'interruption volontaire de grossesse.

    Pour demander ce changement radical, la parlementaire invoque la nouvelle constitution votée dans la foulée de l'élection d'Evo Morales, en 2006. Adoptée en 2009, la nouvelle loi fondamentale, en plus de reconnaître pour la première fois les communautés indigènes, interdit les discriminations sexuelles, et reconnaît de fait dans l'un de ses paragraphes la « santé reproductive et sexuelle » des femmes. Bien que la constitution ait été adoptée en 2009, il reste encore beaucoup à faire pour adapter les lois plus anciennes au nouveau texte, notamment pour le code pénal, vieux de 41 ans. Dans ce dernier se trouve notamment l'article 263 qui criminalise l'avortement. Selon un autre article de ce code, un homme voit sa peine de prison divisée par deux s'il a commis un crime pour défendre l'honneur d'une femme. Et d'après un autre passage, un violeur peut échapper à la prison s'il épouse sa victime. C'est contre ces passages du code pénal, douze au total, que Patricia Mancilla a déposé un recours devant le Tribunal suprême, au motif qu'ils étaient désormais inconstitutionnels. Si sa demande aboutit, elle pourrait avoir un impact considérable pour la vie de l'ensemble des femmes en Bolivie.

    La nouvelle Constitution adoptée grâce au président Evo Morales garantit la santé reproductive des femmes et pourrait permettre de légaliser l'avortement. 

    La bataille juridique intervient dans un contexte particulier, après qu'un fait divers a défrayé la chronique l'année dernière. Le 30 janvier 2012, une jeune femme indigène de 27 ans était arrêtée dans son lit d'hôpital et emprisonnée alors qu'elle était enceinte de six mois. Helena - le prénom a été changé - avait été dénoncée par un médecin auprès de qui elle cherchait un traitement d'urgence pour interrompre une grossesse en cas de complications. Elle a aussitôt été inculpée pour avortement illégal. Dans un pays où la violence sexuelle est endémique - 7 femmes sur 10 en sont victimes - Helena était tombée enceinte à la suite d'un viol et « ne voulait pas d'un enfant sans père ». Après avoir avorté et passé une semaine à l'hôpital, elle a été transférée à la « ville-prison » de Palmasola, qui compte 3.000 détenus.

    Dans le district de Santa Cruz d'où elle était originaire, seuls 80 avortements illégaux ont été recensés depuis 2008 - mais aucun ne s'est traduit par une condamnation. Dans la plupart des cas, soit la justice, soit la police ont préféré abandonner les charges. Au terme d'un procès sans juge, sans avocat, et marqué par des reports constants, Helena a été condamnée à deux ans de prison. Elle a pu obtenir une remise de peine et sortir en octobre dernier. Légalement, Helena aurait pu obtenir un avortement thérapeutique. Mais pour cela, il aurait d'abord fallu qu'elle porte plainte pour viol au commissariat de police et ensuite qu'elle en fasse la demande auprès d'un juge. Même de cette manière, elle n'était pas sûre de l'obtenir : depuis 2006, il n'y a eu qu'un seul avortement légal dans tout le pays.

    La Bolivie connaît l'un des taux d'avortement les plus élevés du continent américain, avec les îles de Haïti et Cuba, même si dans ces derniers pays, la pratique est légale depuis plusieurs décennies. Chaque année, entre 40.000 et 80.000 femmes avortent dans le pays, soit 115 avortements par jour. On estime que trois Boliviennes sur cinq auront recours à un avortement au cours de leur vie. La Bolivie partage aussi avec Haïti la particularité d'être le pays d'Amérique avec la plus forte mortalité maternelle : pour 100.00 naissances, 310 femmes y meurent en couche chaque année.


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